lundi 20 mai 2013



                                                                               J








                                            FEUILLES A WHITMAN




UN DIMANCHE EN MAI.

Luisant
Comme le vaste poème que j'ai conçu d'écrire
en regardant ce matin luire immense devant moi
la tour Montparnasse
Je lisais Walt Whitman sur un marché
l'âme désespérée parce que mon art
ne trouvait pas l'homme ou la femme
qui allait me sauver du désastre économiques
désastre qui ne sévissait
que dans la toute petite casserole
de mon cerveau
Au dessus ,la tour scintillante
se dressait imposante,
elle faisait écho
au poème de Whitman
qui resplendissait
au dessus des espaces contingents
Mon esprit habitué à se perdre
dans les dédales de la vie quotidienne
cherchait depuis quelques temps
désespéremment
la bonne hauteur
ou se hisser
pour arriver à cet état
que décrit Whitman
dans son splendide poème
- chanson de soi même -
Reste avec moi une nuit
un jour,tu verras
tu maîtriseras
l'origine absolue des poèmes.
Oreille ouverte à tous les vents,
seras ton propre filtre.

Oreille ouverte à tous les vents
serait la solution
et Dieu peut être aussi
la solution
si je m'abandonnais enfin à lui
comme Whitman
car il sait que la promesse de sa main.
Est la main de Dieu.
Mais moi je vis dans le trouble
et mon coeur est malade
malgré son endurance
je le sens qui fléchit,
car depuis quelques années
il a perdu l'habitude
de se hisser au dessus
de la tour blanche que forme
dans mon esprit la poèsie.
Mon coeur est retourné
dans le vide angélique
de ses délicieux délires
Il se contente du bruissement
de la nuit et des pas feutrés
que font les chats
en marchant sur ses deux ventricules.
Aujourd'hui
je dois me reprendre
me remettre sur le chemin têtu
de l'amour carlingue du monde crée
tel que le poète américain
me la fait voir
En le montrant du doigt
il ma de nouveau indiqué
le chemin de l'espérance
et m'invite à quitter
toutes mes désespérances
il m'inviter à sauter
des barques mortelles
qui longent les étangs du monde matériel
il m'invite à parcourir
les flammes extraordinaires
qui s'élancent au sommet
des tours qui jaillissent
de toutes les profondeurs
de ma joie d'exister
de toutes les profondeurs
d'abysses monumentales
celles qui secrètent la joie,
les senteurs,les parfums
les plaines parfumées immenses
recueuillient dans le manteau de brume
qui absorbe mon cerveau
derrière lequel
je dors encore
d'un doux songe
qui va bientôt s'éclairer.

PLUS TARD LE LENDEMAIN.


Soleil et près
je suis assis sous un arbre
majestueux
les rayons du soleil
me jettent
dans un état de joie immense.
J'ai retrouvé en partie
le sourire
de ma jeunesse.
Même si je ploie sous
les ans
Je continue ma lecture de Whitman
sous un bel arbre jeune encore
il me sourit à sa façon
en défiant le ciel
il dirige sur moi
ses ailes vertes
luisantes de soleil
Les prés sont couverts de marguerites
il y en a par milliers.
Des brins d'herbes d'un vert radicalement vert
dressent leurs magnifiques empenages
sur le sol de Mai
des boules merveilleuses
de fleurs de pissenlits
agitent langoureusement
leurs sphères
transparentes sur la verte pelouse
des prés
un chemin traverse les pins
et les autres espèces d'arbres
que je ne connais pas
tracent entre les ombres
et le soleil
un lacis de merveilles
des grenouilles
en pleine fraie
croasses à tout va.
Un homme plante des pieux
qui résonnent
dans le sol.
Je continue à lire Whitman
et cela se vois
à la manière
dont j'écris
mon poème.
Influencé par sa voix
par son chant
je trace ce poème
incertain
en regardant
de temps en temps
le ciel bleu immobile
qui me fixe d'en haut
Un oiseau rapide
traverse l'azur
et laisse derrière lui
une trace invisible
Je suis à la recherche
de la nouvelle clarté
qui éclairera
mes jours sombres
de peintre ruiné,
je suisà la recherche
d'un nouveau souffle
pour ma vie enfumée.





VERSET A L'AUBE


à S..
Dans ton coeur souvent
je me suis rejouis
j'ai cherché
durant
longtemps
à apaiser
ma soif d'amour
à travers
l'image délicieuse
de ton apparition
j'ai cherché
tes baisers
sans jamais les avoir
car je ne les ais conçu
qu'en imagination
j'ai rêvé plusieur fois
que je te faisais l'amour dans
un champs
dans les prés
dans le train
dans une cabine d'ascenseur
mais toujours en vain
car je n'ai de toi
jamais fais que rêver
j'ai transpercé ton coeur
avec des allumettes
pour y mettre le feu
mais en vain
j'ai plongé mon braque
de poète viril
dans ton beau con
de femme poète
sans jamais
me douter
que tu recevais
à distance
mes viriles
étreintes
sans jamais
imaginer
que ton rêve
c'était
de t'accoupler à moi
comme une lianne
à son arbre
j'ai parcouru l'amazonie
en pensant à ta longue chevelure
de blés dorés
mais jamais je n'ai pu
me résoudre
à te dire mon amour
car j'aimais depuis longtemps
une autre que toi
une autre femme mystérieuse
qui avait pris mon âme
une autre
que j'aime encore
à ce jour
malgré le graal
des années
qui répand
sur nos
yeux
l'abominable voile
de tristesse
de la vieilllesse
j'ai pourtant
toujours pour toi
un désir effroyable
il ne me quitte pas
j'aimerais le saisir
et avec toi m'en aller
mais
une main autre
que la mienne
m'en empêche
peut être celle
de la destinée
je finirai
peut être
un jour
par t'oublier
toi déjà
tu as cessé
de m'aimer
car
je ne vois plus
poindre
ton sourire
entre
les ailes
de l'avion
qui
transportait
nos rêves
lorsque tu avais
vingt ans
et moi
plus que 40.
J'ai vu
entre temps
le ciel
se séparer
et se fendre
j'ai vu
la pellicule
du temps
s'élargir
pour laisser
passer
l'ivresse
qui nous avait
étreint
et la faire
disparaître
dans
l'espace abyssale
du néant
Dit moi au moins
que tu regrette
ma disparition
que tu rêve
de moi
que tu aimerais
me rejoindre
sur la nacelle
de coton
et de lumière
qui berce
mes espoirs
de conquête
dis moi
si tu rêve
de moi
la nuit
dit moi
que tes mains
ont aussi
un espoir
de conquête
dit moi
que tu voudrais
vivre avec moi
et te jeter
avec moi
dans le vide
abyssale
de l'amour
absolu
de l'amour
charnel
et
poétique
qui
nous
étreint
en imagination
dit moi
que
la folie qui m'améne
et me tire
vers toi est une saine folie
dit moi que
tu aimerais
être prise
dans les racines
d'un graal d'amour
qui longe les
précipices
dit moi
que tu te donnes à moi
pour toujours
pour l'éternité
pour le temps
d'un matin
d'une nuit
d'une saison
d'un instant
dit moi
qu'un jour tu
viendra nue à moi
pour t'offrir
comme
une reine
immobile
sur un char
entouré de
grandes flammes
qui
puisent
leurs racines
dans
un
amour sans faille.
Dit moi!
Avant que l'aube
pâlisse
et que les vents tournent
que
je n'écris pas
ce grand et vaste
poême
pour rien
Je l'écris juste pour toi
pour réveiller en toi
le feu et les étincelles
de joie
qui allumérent
mon coeur
il y a longtemps
déjà
lorsque
mon âme avait
vu en toi
luire la plaine
et l'océan
A travers
toi
j'avais vu
luire le poème
que je t'écris
il luisait si
fort
que j'en étais abasourdi
et c'est seulement
aujourd'hui
que je l'écris
car
tout ce temps
il ma fallu
pour
songer
à te
l'envoyer
car entre temp
j'avais
perdu
le sens
des réalités
j'étais parti
pour voyager
hors des
contrées
et des vastes
pays
qui
entourent mon coeur
A présent
revenu
du voyage
je l'écris
même
si je sais
qu'il est peut être trop tard
la nuit
qui est passée
a recouvert
de brume
toutes les frontières
et je ne sais
plus
ou se trouve
le matin
le soir
ou l'après midi
je ne sais même
plus
pour qui
j'écris.




MUSIQUE EN TETE

J'écris devant mon ordinateur
cette chose luisante
par son écran
cette chose
qui capte l'attention
des milliers
de nouvelles générations
et la mienne aussi
même si elle marche
au ralenti
cette chose luisante
qui surveille
la planête
tout entière
et qui dévore
le beau
comme
le laid
cette bête
nouvelle
artificielle
fantastique
magique
étreint
l'âme
nouvelle
des hommes
des femmes
des enfants
des nourrissons
des évêques
des parlementaires
des conducteurs de bus
des éboueurs
des marins
des peintres en bâtiments
des gardiens de prison
des présidents
des ministres
des joueurs de criquet
des nageurs olympiques
des transporteurs d'agrûmes
des médecins
des diplomates
des bons
comme
des mêchants
des assassins
et des saints
des femmes enceintes
et des violeurs
des juges
et des joueurs de football
des beaux
des laids
des mangeurs
d'escargot
et des pêcheurs de thon
des marins pêcheurs
et des vendangeurs
des chanteurs de bluzz
et des réparateur de chaussures
même si il sont
de moins
en moins
nombreux
car
notre société
qui pratique
l'obsolescence
à appris
a construire
ses
profits
sur le dos
du consommateur
et de la nature.Elle a
appris le recyclage
Les inondations
les catastrophes
naturelles
les guerres
rien ni fait
nous avançons
entourés
par
un vaste
programme
d'écran
blancs
artificiels
toutes ces
nouvelles inventions
créent par l'homme
font partie
sans doute
d'un
plan
conçu
par le
Ciel
qui
tisse dans son
immensité
les
heures
ou
la fin annoncée
de
l'espèce
dont
nous avons
hérité
avec elle
tous
nos
préjugés
tous nos
plaisirs
toutes
nos joies
disparaîtront
le jour
ou
le ciel
décideras
de nous
expulser
de
la
belle
terre
bleue
ou
elle
nous a logé.
Demain
comme aujourd'hui
est un jour de joie
pourquoi
forcé la mine
réjouissons nous
de vivre
dans l'instant.
Il n'y a
pas d'autre solution
Il n'y a
rien de plus
beau
que la beauté
des choses
même
la laideur
pris
dans l'instant.
Nous
sommes bercés
par la même
franche
éternité
à quoi
bon
nous rebeller
contre
l'absolue destinée
l'absolue destinée
est planté
dans nos vies
elle
rayonne dans nos coeurs
dans les feuilles des arbres
dans les cailloux
les graviers
les galets
les fleurs
les arbres
dans
les extrêmes ordinateurs
dans les milliards
d'espèces
qui s'agitent
silencieuces
minuscules
à travers
la terre
sous la terre
dans les océans
et dans
les airs
sur notre planète
et ailleurs
sur
d'autres
planétes lointaines
que
nous
ne
connaissons pas
et que nous
connaîtrons
ou
pas
demain
Peu importe
vivons
ici là
maintenant
avec joie
et serennité
dans
l'extase
et l'ivresse
d'être
dans
l'instant.
Comme le dit
mon frère
Walt Whitman
Ce que je livre à l'instant
ce sont mes confidences,
Peut être pas destinées à tout le monde
mais à vous,si.
Tout ce que je marque comme mien
contremarquez le vôtre,
Sinon vous perdrez votre temps à m'écouter.

UNE ORANGE

Une orange
resplendit
dans l'herbe
Je l'ai posé
tout à l'heure
à côté de ma veste
et à côté du livre de
Whitman
J'ai choisi de m'appuyer
contre un vieil arbre
légèrement
exposé au soleil
Les ronronnements réguliers
d'un avions dans le ciel
la mouche
avec ses ailes de nâcre
qui se pavane
sur la page 83
des chansons de moi même
du poète américain
Les enfants qui crient
et parlent fort
dans le parc
à ma gauche
j'aime
leur
grande liberté
ils ne me voient pas
ils jouent
ils ont des maillots
de différentes
couleurs
du bleu
de l'orange
et du noir
Ils jouent au foot
avec un moniteur
La balle jaillit
et rebondit
La rangée de pins
s'aligne à l'horizon
un chemin traverse les prés
des bois feuillus
occupent le fond du parc
j'aperçois des maisons
alignées à ma droite
comme si c'était des rangées
de chaises dans un bal
A cette heure ou j'écris
ma moitié
la femme
que le ciel
à mit dans mon coeur
doit être arrivée
à Rome
descendu du bel avions blanc
elle aura oublié ses soucis
et moi qui
regarde
l'orange
qui repose
dans l'herbe
je vois les champs
de marguerites et le vaste parc
qui reluit
je vois aussi
tous les gens
que j'aime
ceux qui traversent ma mémoire
ceux qui sont parti en voyage
ceux qui dorment
ceux qui s'ennuient
ceux qui se chamaillent
Je vois
les races confondues
qui forment un vaste poème
dans les mains de Whitman
qui sait si bien
chanter l'amour
des hommes
Le ciel bleu est parsemé de nuages blancs
je ne cherche pas à inventer
une nouvelle facette
de ma vie
je me contente d'écrire
un poème
sous l'arbre majestueux
ou il y a peu
je venais
m'appuyer
pour méditer
dans la position
des bonzes
ou dans celle des moines
qui vivent
au dessus des sommets
de l'Himalaya
Ma nouvelle religion
c'est la poésie
Je ne cherche pas autre chose.
Une fourmi s'est jeté
sur le carnet
ou j'écris
j'évite de l'écraser
Le monde
est si vaste
et si petit
pour elle
qui ne voit pas
que j'écris
Petit pour moi
qui écrit
mais vaste par dessus tout
Vaste dans mon coeur
qui étreint
du regard
l'orange
la mouche
l'herbe
les prés
les poèmes de Whitman
les nuages dans le ciel
les feuilles des arbres
« je suis un amoureux
de tout ce qui croit
à l'air libre ».
Comme mon maître
de l'instant.
Le poète américain.


L'ORQUE
Ce matin
sur la terrasse
parmi les plantes
j'ai écris sur la chaise blanche
que j'avais seulement peint
hier alors que j'étais seul
j'ai écris sans savoir
qui écrivais
moi
ou lui
moi ou le poète
qui m'étreint
moi ou le poète
qui me suit
lui Whitman
que je venais de lire
dans l'espace creux
des toilettes
comme un
ouvrier
clandestin
de la lecture
moi
j'écrivais
sans savoir
d'oû
me venais
ce poème
qui brillait
violent
sauvage
et nu
sur
l'océan

L'ORQUE

Renoncer à la peine
renoncer au pessimisme
je m'exerce à la joie
et dans la joie
sur le continent glacé
de mon âme
j'aperçois qui luit
un immense Orque
Je saute d'une lame
de bleu à l'autre
et dans sa geule
en proie à la faim
comme lui je
saisis avec lui
le frêle bébé otari
qui jouait
dans le ressac
et dans sa geule
dans ma gueule
je l'avale
telle ma peine
mon devoir
mon incroyable pessimisme
je tente d'arracher
à ma joie
les superbes
crocs qui
arrachérent
la peau
du nourisson
Tel un diable
je cours
sur la faîte des vagues
plus vite que le flux
et le reflux des vagues
le ressac
Je cours pour échapper
à moi
à ma mort
d'homme pessimiste
Je cours comme sur l'infini
l'infini de mon moi
l'infini du moi innocent
l'infini des vagues
je cours
pour échapper
à ma peine
Et le soleil
qui m'éblouit
à l'horizon
à l'horizon des vagues
gerbe magistral
sur l'océan en furie
l'océan qui cogne
contre le sol
Sol de sable
où gît mon pessimisme
Je cours et me jette
contre moi
pour échapper
à ma peine
mon petit moi
à mon orgueil
à ma pitié
à mon petit souffle
d'homme mesquin
Je tente comme l'Orque
de conduire à la vague
la foule
qui me suit
dans le poème
de l'océan
Je regarde le soleil
à l'horizon
le soleil
qui transperce l'océan
Je suis ivre
et plein d'espoir
Celui qui écrit
à travers moi
c'est l'océan déchainé
C'est l'écume
qui s'agîte
à la crête des vagues
C'est en moi
en plus grand
en plus fort
c'est moi
en poète Whitmanien
bercé par la continuité des flots
qui sébrouent dans une rue
de Manhatam
Je suis à longueur de journée
la houle froide
qui déverse son flux
sur les marches
d'une église
ou d'un temple
où j'ai déjà vécu
car cette vie n'est pas
la première
où j'ai déjà vécu
J'ai vécu hier
attaché à une roche
dans un ciel perdu
flamboyant
je tentais de me délivrer
Je voulais me hisser
au sommet
des nuages
éclatant
dorés
remplit de la lumière de Dieu
Mais Dieu qui ne voulait pas
me regarder en face
s'était épris
d'une autre âme que la mienne
Il souriait sur le replet des vagues
et un Orgue
Moi
noir et blanc
m'avalait en chantant
Dieu me dit alors
en chantant
Regarde homme de poésie
tu seras un prophéte
pour la race
des hommes
Si tu désir
t'abandonner!
Abandonnes toi A MOI
jettes tes scrupules
jettes toi à la merci des flots!
comme l'Orque puissant
Arrache à la terre
la proie nécessaire
à ta survie POETE
Arrache le coeur
de la douce victime
compatissante
car la mer
qui brille
n'achète le silence
de personne
Elle brille
pour les temps
infinis
et transporte ta joie
dans le replet des vagues
De même
regarde mourir l'innocent
avec la pure joie des saints
abandonne ta pitié
à celui qui gémit
et chante en rêve
les poèmes vertigineux
de ta propre joie de vivre
Ensuite reviens
l'âme libérée
par le seul fait
d'aimer
comme la roche
frappe le gallet
comme le gallet
frappe la roche
frappe la vague,
frappe le gallet
Reviens libéré
comme la vague déchaînée
qui s'aplatit sur le sable
reviens moi dans la joie
sans pleurer
pur
humilié
comme un grand prédateur
qui n'a déclat
que dans les rêves du très grand océan
Reviens
et poses ta tête
sur le faît de la vague
caresse la tête
du nourisson
du bébé phoque
Demandes lui ton pardon
Caresse sa nuque
et donne lui
le baiser des amants
celui du ciel et de la terre
unis comme deux mêmes mains
unis comme deux ombres séparées
un court instant
par le flux des pensées
Aimes toujours
dans le replet et le creuset
des vagues
comme un Orque puissant
qui nage solitaire
dans le creuset
vertigineux et sublime des océans.

QUE SERAIS MA VIE?
Le tic tac de l'horloge
l'eau qui frémit
le temps si majestueux
qui s'écoule
sur la table en bois
ou j'écris
Je vois ma vie infime
qui se déroule
comme un rouleau
sur lequel
je viendraient
s'inscrirent
mes tourments
mes joies
mes bonheurs
mes tristesses
A cette heure
je ne sais ce
que ma vie encore
me donne
Je suis triste
d'avoir abandonné
certaines
de mes vies passées
pour me consacrer
à la folie meurtrière
de l'art
Mais pouvais je
faire autrement
pouvais je faire autrement
que de m'échapper
des villes
des montagnes
des océans
des bois
des usines
ou j'avais placé
ma vie
Pour survivre
aurais je encore
à coeur de me plaindre
lorsque regardant
la belle pente blanche
des montagnes à pics
qui resplendissent
dans un azur sans tâches
Aurais je encore
à coeur
de me plaindre
lorsque je regarde éblouissante
l'eau des rivières
qui s'ébouriffent
dans les sous bois de mon enfance
Lorsque je regarde le soleil face à moi
Lorsque j'hume l'air éternel
lorsque je contemple le sein enbaumé
d'une jeune amante
Lorsque je cours
à travers bois
à travers champs
pour aller cueillir
la néfle
les champignons
le dard minuscule d'une abeille
Aurais je encore à coeur de me plaindre
lorsque descendant de l'arbre
pour aller cueillir
les minuscules brindilles d'herbes
qui se cachent
sous les mottes de terre
qui escaladent les immenses étendues
du désert
Aurais je encore à me plaindre
lorsque basculant au volant de mon
hydravion
j'en viendrai à piquer
sur le grand lac de glace
qui recouvre cette partie du lieu
ou j'ai résidé dans une autre vie
Devrais je regretter les baisers donnés
à cette fille qui m'avait emprisonné l'âme
avec son corps de vierge et ses bras de diamant
Devrais je regretter d'avoir si peu
contribué au succés de mes défaites
assis sur un siége de mousse pourrie
à attendre que la gloire me saisisse
et me scarifie
Devrais je regretter
le temps ou je chantais les louanges
des révolutionnaires
assis sur un tas de coton
dans le champs d'émotions mécaniques
de mon adolescence
Devrais je me plaindre
des sermons
des ennuis
des bravades
des immondicités étendues sur les urinoirs scintillants
dans l'éclat blanc de mes nuits insolentes
passées dans un lieu de torturante labeur
Devrais je regretter de n'avoir pas basier
le ciel
et l'enfer
à côté de celui qui ma engendré
dans sa patrie de cèdre
le poète lointain dont j'entends encore parler
à cause de son accent méditerranéen
Devrais je m'enfuir à tout jamais
repartir pour un nouveau pays
regretter l'ancien à genoux
sur de vieux continents
debout sur des nuages qui brillent au firmament
Devrais je venir me plaindre à Dieu
d'avoir raté le train de six heure moins le quart
d'avoir raté mon certificat d'études primaires
d'avoir raté ma vie d'artiste errant
D'avoir mal arrimé le bouton
de ma tunique de grand
poète vagabond
D'avoir mal enregistré mes pas
sur le régistre de la montagne
ou on inscrit chaque année
le nombre des malades
qui sont victimes
du syndrôme
de la grippe avière
Devrais je me plaindre
de ne pas serrer dans mes poings
le soleil vertical
le rythme altruiste
des messes matinales
qu'on vénère
dans le grand feu
de graal
gisant au plus profond
des profondeurs
du ciel
Devrais je mettre à rire
lorsque
j'aperçois le mal qui s'élance
du haut du phare
ou les vagues blanches déchaînées
viennent heurter la vitre épaisse
qui protége l'horloge du phare
Devrais je m'assoeir
dans le nid du faucon
pour enfanter un aigle
qui n'aurait pas
le regard puissant
de l'aigle immortel
Devrais je venir
vêtu comme un bonze
ou nu comme Diogéne
pour réciter
les rythmes
des immensités planes
qui surveillent le ciel
de leurs bras dénudés
comme celui des vierges
que j'ai aimé dans l'eau claire
de mes jeunes années
Devrais je m'aliter
sous prétexte
que les ombres
qui se détachent du ciel
hurlent leur malheur
en lettre d'argent pur
Ma peine s'inscrit en grand
sur le missel
de la rive
qui suit
le grand canal nucléaire
ou les astres s'ébrouent
Sur le faît des arbres
qui s'élancent
dans les bras
de mes anciennes vies
je découpe
jour après jour
les pages
qui ont dessinées
ma destinée
et je regarde le ciel
qui vibre majestueux
digne
plein de bonté virginale
Même si je déploie dans mon coeur
un grand train d'amertume
je sais pertinenment
que si je déplace
de deux petits centimétres
le comptoir de luxe
ou je l'ai laissée s'égarer
un éclat de soleil neuf
surviendra bientôt
car j'ai déjà remarqué
que les accents d'amertume
de mon moi égotiste
se transforment rapidement
en cris de bonheur infimes
en joies admirables
en feux de rêves
en immensité de rires
en prostenations infinies
devant l'idole de ma vie
devant le cercle d'intimité
qui arrose mes pensées
lorsque j'essaye
de définir
en mon âme et conscience
ce que serait le nombre d'or
si j'appuyais
sur la gâchette de l'arme
qui respendit dans les nuages
au dessus du ciel bleu
et des astres invisibles
ce que serait ma vie
si je daignais l'abandonner
une bonne foi pour toute
à celui qui la crée
au principe qui la domine
depuis les temps
ou l'homme ancien
avait marqué les plaines
de son pas de lumière
Que serait ma vie
si je l'abandonnais
verticale
ou horizontale
dans les mains bénies de Dieu
Que serais ma vie
Si je vous l'abandonnais ici
en la plaçant à travers mots
dans un cercle de poèmes
qui coureraient plus vite
que la vague de l'océan
ou que l'antilope
Que serait ma vie
si je l'abandonnais
aux mains des brigands
qui hantent
les cités merveilleuses
qui s'étalent
dans mes rêves
de poète ambitieux
Que serais ma vie
si je l'allongeais
nue de nuit
au côté d'une femme en or
ou en soie
au corps de miel
et d'encens
Que serait ma vie
si la recouvrant un soir
d'une couche de cendres
comme un volcan
qui serait
à peine
sorti
de son sommeil
Qui serais ce moi prétentieux
ce moi à moi
ce moi impénitent
si m'éteignant comme on éteint une lampe
Si je restais assis
sur une table de bois
à écrire un poème
aux rythmiques aussi magistrales
que celles de l'océan.

inprobable
FIL DE SOIE

Crier ma joie
n'être qu'un fil de soie
qui parcour le vent
à la recherche
de vent
de brume
d'air
de pluie
Ma vie
serait lestée
par les brumes
par la pluie
par les vents
ma vie serait
aussi leste et
pur
aussi
claire
aussi
ardente
lumineuse
luxueuse
que
celle d'in improbable
fil de soie



SOUS LE SOLEIL

Bien plus seul
que si j'étais une ombre
je parcours en silence
les parois
d'une digue
où s'amoncellent
des eaux
aussi clair
que le jour
Je vois
dedans
qui se mirent
toutes sortes d'espèces
des plus étranges
aux plus familières
je les vois se répandre
dans le magnifique paysage de mon esprit
Seul je suis à l'attente
d'une clarté
d'un éblouissement
j'attends qu'une lune nouvelle
plonge dans le ciel
et qu'elle m'annonce
le premier jour de liberté
que j'aurai gagné
grâce à l'humilité de mon esprit
Je nage perdu
dans les espaces d'un grand songe moderne
que j'aurais fait dans une autre vie
Venu ici pour le réaliser,je m'aperçois
que j'ai les mains liées par un serment
que j'avais fait dans ma jeunesse
de ne jamais brûler le corps
de la beauté
croyant à cette époque
qu'elle était seule à délivrer la vérité
Je n'avais pas vu que dans les vices
les âffres la laideur et les formidables
mensonges de l'humanité
se tenait aussi debout admirable une large part de vérité
Nu dans les sables recherchant à animer le corps pétrifié
de mes années solitaires
Je regarde s'écouler les larmes d'une étrange divinité
celle en qui j'ai cru dans ma jeunesse
Celle de la gloire,de la beauté
et des fièvres sublimes.
Je suis aujourd'hui certain d'être arrivé à chanter
bien mieux la nuit que hier car j'ai appris l'humilité
Mais le soleil qui darde ses éclats
à travers la dentelle blanche des nuages
me hisse toujours bien plus haut dans l'espace des désirs
Je cherche encore à ce jour
à m'étendre sur le lit de la mariée
pour lui voler sa virginité
Je songe encore à ce jour
à jeter l'ancre de mon vaisseau
dans une baie
encore plus agitée que par le passé
car j'ai appris à aimer
les vents ardents
et le goût amère de mes blessures
J'ai appris que la défaite
était aussi une grande victoire.


LE SOLEIL
Ne suis aimé que par les fous
les excentriques
les indifférents
par ceux qui passent devant mes oeuvres
emportés par le besoin involontaire
de m'assiéger
de leur sourire
de leur bonne foi
de leur belle amitié
Je passe pourtant mon temps
depuis quelques mois
à m'enrhumer sur les marchés
La belle entreprise de possession
qui m'avait envouté
il y a quelques années
lorsqu'encore neuf
je parcourais ces marchés
en pleine possession
de toute ma vitalité
cette belle entreprise
à cessée de fonctionner
Je suis devenu
un radis rance
je n'ai plus avec moi que les
fous amoureux
les violents
les indifférents
je n'ai plus avec moi
les tigres et les bisons
seuls les singes capricieux me regardent
ils ne prennent rien
ils me pillent tout simplement
et moi j'attends anxieux indifférentsqu'ils s'arrêtent
qu'ils s'arrêtent de manger la bouche pleine de larmes
le produit de mes entrailles
Je cherche
quand le soleil qui luit remonte à la surface
de mon cerveau
à deviner quelle sera ma vie
dans quelques années
mais j'ai du mal à l'imaginer
tant les temps se sont rétrécis
J'ai beau imaginer
que je pourrais demain élargir mon horizon
c'est à peine si je peu imaginer
ma vie dans cinquante ans
A cette date
je serai devenu cendres
je peu encore imaginer ma vie
dans trois ans,mais dans dix ans j'ai du mal
Je ne cherche pas à me dédouaner
Je voudrais être moins pâle
retrouver des couleurs
monter au grand mât de la célébrité
Tout va venant
les temps ont changés
Je sais que je n'ai d'autre alternative
à présent
que de marcher sur des étangs
remplis de sauge
et de blanche sciure d'azur
Le vent qui frappe
ma toiture
ne me ramène pas à de meilleurs sentiments
Je suis désolé de regarder ma vie avec une telle lenteur
car j'aimerais lui donner plus d'élan
Je dois faire avec la poussière
qui s'est déposée
sur le haut de mon âme
Cette poussière d'or et de rêves
ne me permet pas
d'affronter la vieillesseavec la même arrogance
qu'hier
Je suis devenu plus timide
Les rayons du jour qui défilent devant mes yeux
m'éblouissent davantage
Je recherche à présent
à m'étendre sur l'eau
plutôt qu'à nager avec elle
Mon corps est fait de fibres transparentes
qui remontent à la surface de la cage
lumineuse qui mes sert toujours de corps
Demain
je serais plus digne
si j'acceptais de me jeter dans le vide
munis d'une grande perche
pour mesurer l'espace qui me reste à vivre
dans la bonté et dans la joie
Demain peut être je resterai assis devant une grande fenêtre
pour contempler l'espace qui me reste
à conquérir
avant de m'échapper de la beauté terrible
qui s'accroche à mes lèvres
lorsque je prononce le nom
de la plus jeune de mes fiancées
Elle s'appelle ivresse et joie
elle n'a que dix huit ans
elle est faite
de légèreté
elle pose nue
à travers les rayons du soleil
elle dort sur le côté
en chien de chasse
dans un bordel de luxe
elle s'appelle fève
comme le nom de la féve
qu'on trouve
dans les gâteaux des rois
Elle est vierge
et n'épousera jamais un roi mais un robin des bois
Elle est assise derrière un grand miroir teinté
pour qu'on ne la voit pas
Elle est resplendissante de volonté
son corps est plus ardent
que la chair des étoiles qui filent
à travers les brumes matinales
de la steppe moderne
Elle est sage et me bouleverse souvent
A travers son oeil clair
Je peu lire le passé et le futur
Je me marierai un jour avec elle
lorsqu'elle sera en état de m'aimer
Aujourd'hui
elle me regarde seulement
avec admiration
Cela ne permet pas
d'envisager avec elle
une union plus solide
J'ai besoin d'être aimé pas seulement
d'être admiré
Elle le sait
elle me regarde éblouie
par le long file de rêve
qui pend à mon manteau
elle croit peut être que dans dix ans
j'aurais encore la force
de lui faire un enfant
elle est naive
elle se trompe
dans dix ans
je serai juste bon
à donner à manger aux cochons
Elle ne me vois
qu'en artiste héroique
elle ne sait pas combien
je suis désespéré
elle ignore l'ivresse
que j'ai à la suivre
lorsqu'elle se baigne nue
dans les lacs silencieux
qui bordent
les clairières de la steppe
ou elle a installé son lit
Elle a planté sa tente
près d'un rocher qui absorbe
la chaleur du soleil
et lorsque je viens
pour m'appuyer
sur son épaule
elle rit aux éclats
et dans un sursaut
elle m'enlace
puis jette
sur ma bouche
un baiser de feu
Elle rêve
que je suis son amant
et que je l'emmène
courir à travers le cîmes
des précipices pasionnés
qui traversent son cerveau
Elle ne se doute pas
que je suis un héros fatigué
Mon âme brûle encore des
feux de la passion
mais mon corps est faible
et j'ai horreur de marcher
sur un fil
sans pouvoir contempler
les paysages autour
Je voudrais seulement
qu'on me laisse baiser
la rosée qui s'est déposée
sur le fil de soie
qui pend à ses cheveux
Je suis resté un peu demeuré
j'aime les grandes histoires d'amour
Je l'aime en silence
elle est la fée joyeuse
la fée morgane
que j'ai toujours
rêvé d'avoir à mes côtés.


LA JEUNESSE
Naguère
dans les espaces satinés
par les visages de mes amantes
j'avais cru entrevoir
sur le ciel bleu
les vestiges d'une cité irradiante
En marchant sur ses sommets
j'apercevais les milliers
de particules d'or
qui brillaient
sur les murs
de cette cité enfouie
dans le sépulcre de mes rêves
Je croyais à l'âge
de trente ans
que les mystéres divins
m'étaient accessibles
Après quelques temps
j'ai compris
qu'un simple effet
de miroir
me renvoyait cette perception
La cité mélodieuse et fantastique
que j'avais entrevue
dans l'appareil de mes rêves
n'était pas plus légitime
qu'un mirage
Elle séparait des territoires
immenses
tenus fermement en main
par un Dieu solitaire qui n'aimait
que les pirates
Mes jeunes années
je les passaient
assis sur le flanc des montagnes dorées par le soleil
je n'imaginais pas les folies
que pouvait secréter de telles apparitions
Emporté dans les airs
par un ange majestueux
dont les ailes brillaient
sous la pluie
Je ne pensais pas
que j'aurais autant de mal
à gagner mon paradis
Je ne pensais pas
qu'un jour
je devrais gagner ma vie
sur les marchés
comme un mendiant
qui vend son art à des aveugles
Je ne pensais pas
que j'aurais un fils métissé
Je ne pensais pas
que j'écrirais de vastes poèmes Whitmaniens
Je ne pensais pas que le ciel si vaste
pourrait un jour contenir ma dépouille
La jeunesse héroique
ne croit pas à l'avenir
elle ne vit qu'au présent
et c'est sa force
Elle s'agite en agitant les bras dans l'azur
plonge son regard dans les fossées
les plus sordides
sans jamais défaillir
Elle croît en son immortalité
elle a raison d'y croire
car la jeunesse en effet est immortelle
Elle vole à travers le temps
et survole les tempêtes
comme un corsaire habitué
à affronter les mers
Elle a le coeur ouvert sur les plaines de l'amour
elle caresse des désirs
s'allonge avec délectation
sur les vagues de l'océan
qui se déploient à l'horizon sans fin
Libre de flâner
elle regarde les flots de l'éternité
avec l'oeil des grands fauves les plus ardents
La jeunesse est à moi
elle glisse sur ma peau
comme une anguille
qui resplendit dans les eaux sombres
de l'étang
Elle respire doucement en moi
et j'aperçois sous sa peau
le grain d'un frisson
la forme élancée d'un galbe
qui hante mon imagination
Son souffle traverse la vague et la brume
Il s'élance sur le ventre allongé de l'amante
il plonge dans la sueur
se défaît et serpente
dans la gorge
de la jeune fille
qui rit à gorge déployée
Elle rit
et moi j'admire
la forme élancée de son corps
et moi j'admire
son éternelle jeunesse
Elle ne voit que moi
elle me sourit
elle m'aime
elle me colle à la peau
Je l'aime
elle me colle au cerveau
Tout blanc
tout nuit
je suis à elle
elle est à moi
je l'aime
elle me sidére
elle m'aime
elle me jette
à la mer
comme une bouteille
gisant des flots
surgissants
Elle me colle et m'asperge
de son air tropical
de sa lenteur de vierge
elle me saôule
de son sourire d'abisses
de ses mains
elle fait jaillir des éponges
qui s'inscrustent sous ma peau
d'homme indifférent aux coups du sort
aux effets du somnifére
que les publicitaires de la lumière
m'ont vendus
à grand renfort de gestes éloquents
Des paradis effrayants de gloire
Saoulé par ma vanité
je n'ai pas vu leur noirceur
C'est pourquoi
dans mon lointain souvenir
j'ai dût coulé à pic
avec eux.


Lé 14 mai 2013.
LE SOURIRE DE WHITMAN
Le sourire de Whitman
à travers la buée
à travers le reflet des lézards sur l'eau
le sourire de Whitman
dans la jeune amante prête à s'offrir
dans le lac étoilé
dans la rivière qui s'écoule
dans le ciel d'astres dépourvus
dans le canal
sur la ligne de chemin de fer
dans le noir
dans le blanc
dans le corps vêtu de ses plus beaux atouts
dans la laideur du jour
sur la barque qui chavire
dans l'avion qui vole à une haute altitude
dans l'oeil blessé du combattant
dans les flancs des bêtes transpercées par l'imbécilité
des hommes mes frères
tous plus ou moins compromis
tous plus ou moins des génies
tous des copeaux qui sortent du rabot
sur l'établit
tous epuisés je le vois
par le soucis de porter la destiné
d'être un homme
en face de soi
en face du père
en face de la mère
en face du frère
de la soeur
du voisin
de l'homme lointain
Tous s'échinant pour trouver un sens à la vie
pour trouver le trésor lointain des origines
pour trouver du sens à l'oubli
pour compter les nombres dépourvus de sens
pour articuler convenablement
les nouvelles arythmétiques de l'âme
pour souscrire contre les intempéries
des contrats bien solides
afin de préserver l'héritage familial
Tous hommes comme moi
ou tous femmes
cherchent tous à l'infini
le sens du mot Amour
et tous certainement
aiment comme Whitman le grand poète blanc
circuler dans l'espace avec la splendeur et la légéreté
des grands prophétes
illuminés par les clartés du ciel
Tous assis sur des mondes inconnus
ils inspectent le sens du rayonnement
émit par les étoiles
et ils pulvérisent sur leurs plantes
des produits
qui protégent des maladies
tandis que dans le ciel
leurs avions épandent
des floppées de produits toxiques
qui tuent
mouches
araignées
abeilles
fleurs
faune
et même
les bébés dans leur palais d'argent
à peine ouverts aux angles
pour les protéger
des aboiements des fleuves
empoisonnés qui coulent
dans les veines des automates
engendrés par les multinationales
Eux tous
sont mes fréres
je les regardent du sommet d'une tige d'accacia
en les frolant
pour ne pas les blesser
car je connais chez les hommes
la partie du coeur qui est à préserver

Dans les lignes du cahier ou j'écris
je vois ici se glisser
des mondes innattendus
Devant le lac ou j'écris
je regarde les images du monde
qui emplissent ma mémoire
Je tente de ne pas voir
que le monde à côté de moi
est plus merveilleux
que ce que me dit
mon ancienne mémoire
qui voit des os partout
des mondes ouvertement hostiles
des mondes remplis de catalogues monstrueux
Je sais
mais je ne compte pas
les froideurs qui me répugnent
je ne compte pas
les tourniquets
d'érosion et d'abîme
qui resplendissent dans le fond
des continents hostiles
Depuis longtemps dans ma tête
je remonte des ardoises
couvertes de signes blancs
des inscriptions
Je les remontent
du fond d'un abîme ou j'ai vu l'esprit
d'un jeune poète
se jeter à moitié nu
dans la nuit
pour bâtir un temple solaire
C'était un jour dans un pays bien loin
un jour ou le jour
resplendissait
au dessus des maussolés
construit à la mémoire d'un Saint
qui sauvait les oiseaux
d'une mort certaine
il les recueillaient
dans un grand nid de cristal
et de songes
afin d'apprendre à voler
Peut être ais je hérité d'une part de lui
car dans les scintillements du matin
je m'essaye parfois à voler
A travers le cocon blanc de mes rêves
je tente de percer
le secret des amants
qui se jettent dans le vide
après avoir contemplé
le grand corps du messie
celui du Boudha
celui d'Allal
ou de Géova
celui d'un joueur de vielle
ou celui
d'un joueur de tambour
celui d'un artiste
d'un diplomate
celui d'un paralytique
celui d'un bonze
ou d'un cochon
celui d'un tableau noir
sur lequel sont inscrits
les dernières missions à accomplir
celui d'un oriflamme
celui d'un noeud dans les cheveux
que se font tard le soir
les vieilles filles
avant de plonger leur corps fade
dans l'étau de leurs lits
Celui des argumentaires
des baratineurs
des noyés
des lanceurs de missiles
des négres
des incroyables menteurs
qui parlent pour ne rien dire
celui des orgueilleux
qui s'enlacent à la vitrine
des bijoutiers
pour faire jouir
leur compagne d'un soir
celui des aviateurs de l'ancien temps
celui des conducteurs de locomotive des anciens temps
celui des pilotes d'avion aux commandes electroniques
celui des capsules spatiales
celui des éléphants
et des bîches
celui des louves
et des bâtisseurs de cathédrales antiques puis modernes
Celui des loups qui hurlent dans les cités lointaines
des sociétés modernes
celui des jeunes filles
qui caressent leur chevelures
en lisant des romans
d'amour à l'eau de rose
Celui des antiquaires qui vendent
des objets dépareillés
celui des jardiniers
qui montent les marches
des escaliers couverts de roses
celui des poissons qui nagent
sur le lac ou j'écris par devant
ce poème de lumière
sous le sourire bienveillant
de Whitman.

LES DEESSES

Les déesses que l'aube emporte au firmament
s'allongent sur le grand près qui luit
dans la cour de l'espace océan
leur corps de nâcre et d'ében
resplendit sur les nuages
parmi les foules
de la société admirable
qui s'épuise en vain
à procurer des joies aux plus habiles
de ses ouvriers
Leurs seins sont d'énormes soupières
qui transportent des rêves
leurs pieds d'or et d'argent
forment des énigmes
qu'il faut déchiffrer
Quand on caresse leurs lèvres
du lait s'échappe de leurs bouches
Un oeil averti decéle chez elles
des embaumements
qui font penser
à des choses de l'antiquité
On appui depuis peu
sur leurs corps mystérieux
des étuves de braises pour réchauffer
leurs coeurs qui souvent restent glacés
en dépis des mains célestes
qui frappent leurs flancs
pour faire briller les rêves
de tous les hommes qui passent
Des cascades érotiques
dévallent de leurs souvenirs
Je retrouve dans leurs rires
les amantes de passage
que j'ai rencontré hier
Les déesses n'ont pas fini
de m'arracher l'âme
Je regarde derrière elles
suspendu à leur hanches
des fils de soie éclatant
les mêmes que j'avais vu sur le sommet
d'une vague en pleine mer
au milieu de l'océan
Elles essuient des revers au milieu des combats incessants
qu'elles ménent pour survivre dans la société humaine
Les déesses ont des corps absolu de beauté
Elles respirent avec des pailles incrusté d'or et d'argent
Leurs mains sont des monticules sur lesquels les humains
viennent s'assoeir pour prier
Leur bouche est un océan
leurs pieds un univers qui fait jaillir des astres
dans le ciel que nous regardons
chaque matin en nous brossant les dents
Leurs jeux sont admirables et sont comme des planétes
qui gîtent dans la mer des désirs
Elles ont des corps de rêve
mais ne s'en servent que pour dormir
Elles font l'amour à des ours blanc
sur des banquises imaginaires
Leurs ailes
car elles ont des ailes
sont aussi blanches que l'antartique
Elles s'envolent au matin
après une nuit passée chez des amis
à rechercher en vain
les nuages de l'amour
Elles prient Dieu dans des espaces vide
Leur beauté est telle qu'elle atteint des immeubles haut
de plusieurs kilométres
Leurs enfants quand elles en ont
sont des brises glace qui chantent sous les mers
des airs de la folie qui nous saisit
lorsque nous les regardons sans nous douter
qu'elles sont des êtres intemporels
exceptionnels
éternels
des êtres innaccessibles
Les déesses
Les déesses
montent au ciel
dans des chars célestes
des chars de brume
elles épandent des parfums
sur les cîmes qui traversent nos
petites vies humaines
Les déesses rêvent
qu'elles raménent les hommes à la maison
pour leur négocier le prix d'un paquet de tabac
car les déesses fument des cigarettes roulées
à la main
Avec leurs mains
elles roulent des vies
comme on roule en chantant des airs de fièvre et d'astre
Les déesses sont des veuves qu'on a recruté
pour dessiner sur un temple doré des sculptures monumentales
qui sont de majestueuses maisons
empilées sur le destin des hommes
Les déesses sont en tissu et files de rêve
elles sont si fragiles
que nous tombons des nues
lorsque nous imaginons
qu'elles pourraient
plonger leurs mains
dans la forme ingénue du temps
pour en pêtrir les mondes
qui sont suspendus
à leurs longues robe de soie
couleur de rose.





MON ENFANCE
Poème à écarter.


Je ne sais pourquoi
mais à lire Whitman ce matin
toute mon enfance me revient
Je revois les ruisseaux qui jaillissent
de sous les vieux pins
je respire l'air des conniféres et des mousses
joyeuses étalées sur le bords des lacs éblouissants
je revoie mon père qui tire sur une corde
pour faire glisser un arbre qu'il vient d'abattre
Bûcheron il était
contremaitre aussi il était
il était aussi pêcheur de truites sauvages
chasseur de mouches aux longues pattes
il roulait ses cigarettes avec du tabac bleu
il avait une casquette
jouait aux quilles
lançait la boule avec force
sur la terre
en haut là haut
sur la montagne
près de la chaume
au mont du vertige
au mont sauvage
là ou nous promenions
en famille pour respirer
l'air des hauteurs
Là haut face
a l'herbe rase du sommet
on voyais luire les alpes
on apercevais dans les brumes
à travers les nuages
une partie des plaines l'Alsace
au loin briller une partie de la suisse
Mon père souvent chantait
il chantait
car il aimait la vie
il chantait
à gorge déployée
surtout lorsqu'il avait un coup
dans l'aile
c'était un remarquable chanteur
l'un de ses fréres l'accompagnait
il s'appelait Robert
c'était un vrai génie
un chanteur accompli
un admirateur
de Rossi le grand chanteur Corse
ils chantaient ensemble
les chansons populaires
tandis que ma mère s'inquiétait
faisait les gros yeux
le grondait l'astiquait le réprimandait
car il avait trop bu
parce qu'il parlait trop
parce qu'il était trop provocant
ou trop gaie
sans l'écouter
il continuait
chantait
plaisantait
racontait des histoires
impertinentes
qui dénigraient les curés
la religion
les moralistes
et tous les cocus
il était aussi un grand joueur de billard
sans doute le meilleur sur la terre
Perché sur sa mobylette bleu azur
il traversait les rues du village
pour aller à la pêche
aux champignons aux bois
à la recherche des grenouilles
Il était persuadé d'être
le meilleur conducteur
de motocyclette
de toute la terre
il parlait souvent de ses exploits
pendant la guerre
nous amenait très loin
toujours au même endroit
au coeur de ses héroiques et sublimes combats à répétition
parmi les embuscades et les morts
parmi les balles qui sifflaient
et les corps qui puaient
Ma mère le surveillait
c'était un bon vivant
un jouisseur
un buveur de flammes
ma mère surveillait les comptes
les dépenses
les devoirs de ses enfants
leurs relations lorsqu'ils furent plus grands
la propreté de leur tenue
c'était une maîtresse ménagère
une femme digne aimante
et généreuse
elle lisait écrivait mieux
que mon père
réfléchissait plus vite
était plus sévère que lui
mais aussi plus
vulnérable
elle avait des insomnies
prenait des cachets pour dormir
car elle ne dormait pas assez
éternellement terrasée
par tous les soucis quotidiens
qu'elle devait appréhender
dans la coque vide d'extase
où se déroulait le film éblouissant
des journées de mon enfance
Ma mère et mon père
fermaient la fenêtre de la cuisine
quand le bruit de la rivière
devenait trop dur a supporter
surtout au printemps
quand les eaux
prisonnières de l'hiver
déferlaient à travers les près
le long des routes et des
forêts
moi j'adorais le son violent des eaux tumultueuses
déchainées qui glissaient à travers les berges en granit gris
qui leur barrait la route
j'aimais l'éclat des vagues les tourbillons et la
lumière que jetait sous les vannes en pierre taillées
le flot des eaux capricieuses
L'éclat des vagues étincellantes
laissait parfois voir
dans un flan d'eau
au milieu des bouillons de vapeur
le luisant des truites
elles scintillaient et sautaient
sous les vannes
elles tentaient d'escalader
la pente des eaux
L'eau en cette saison
aspergeait nos cerveaux
et nos âme
Tout éblouit
par ces allez et venue
de la monté presque céleste des eaux d'hiver
nous respirions
à plein poumons
les parfums du ciel
en priant Dieu ou le diable
de nous laisser vivre encore une vie entière
en harmonie avec le graal de la nature
Nos cerveaux éblouit
mâchaient de la coca
pourtant nous n'étions pas en Amérique du sud
mais dans une une partie de la terre
située à l'endroit
où mon père se rasait tout les matin devant une glace
éclairée par un néon blanc
Le regardant faire tous les matins
je me demandais quand je pourrais moi aussi
utiliser un rasoir avec une lame aussi
luisante qu'un cimeterre
Je me demandais
si je pourrais moi aussi un jour
passer mon temps en rentrant du travail
à écouter les informations à la radio
assis sur une chaise
à savourer les chansons populaires
à rechercher des airs inédits sur les ondes étrangères
Je me demandais
si moi aussi
je pourrais passer mes journées avec une telle simplicité héroique
infantile et stupide
Aller cueillir des cépes
couper du bois
aller à la pêche
jardiner
planter des haricots
néttoyer la cage des lapins
aller lancer les boules de bois
contre les quilles
m'exclamer
rire
crier
me battre les côtes lorsque j'aurai fait mouche
arpenter la montagnes entre deux coup de blues
Je me demandais
si un jour je pourrais
me souvenir sans nostalgie
avec un coeur ferme et non complaisant
de ces années bénies heureuses et malheureuses
fantastiques irréelles
douces et cruelles
merveilleuses
et sensuelles
que j'ai passé entre deux vieux sages
deux vieux coeurs immortels
deux grands amants d'hier
mes parents
qui m'aimaient
et que j'aimais
qui m'aimaient
comme un cadeau du ciel
jeté à même l'aube
parmi les arbres et les forêts
les rivières les usines
parmi les écrins
des montagnes bleues
ou j'ai été conçu
dans un moment
d'éclat
au milieu
d'un lit blanc
et triste
comme
la parure du ciel.


LA MEMOIRE

Que viennent m'assaillir
à trevers les espèces
les hurlements du vent
qui se dispersent dans le soir
avant que ne remonte du ciel
les longs vols d'oiseaux
qui reviennent de loin
Que viennent m'assaillir à travers
les poèmes fantastiques
du lutteur aux muscles saillants
tels ceux que Whitman déverse
sur la page éclatante
du livre que je compulse
avec la foi et la sensibilité
d'un croyant
Que viennent m'assaillir
les images
du mont Vénus
ou des mondes venus de partout
particuliérement du moyen orient
où à cette heure on s'entretue
pourl'un la liberté
pour l'autre la religion
pour l'autre encore le plaisir de tuer
de détenir le pouvoir
de contrôler
d'exterminer
d'ammasser
de persécuter
pour la survie de soi
de ses enfants
de sa race
de sa religion
de ses ancêtres
Comment expliquer
justifier
admettre
la haine incandescente
qui jette dans le brancard
des silex qui brisent
les membres des mourants
Comment expliquer au plus profond
l'instinct furieux des hommes
la vengeance
le désir de tuer
de faire mal
et de rendre le mal
pour le mal
Comment lorsque le jour se lève
alors que le nourrison crie
appelant le seins paisible
comment expliquer
qu'à cette heure matinale
un homme
mon frère
arrache le coeur
de son semblable
d'un ennemi il paraît
un homme
comme lui
qu'il l'arrache
pour le dévorer
comme on dévore avec joie
son propre coeur
pour le plaisir de tuer
de se venger
de montrer
à la terre
aux amis
aux ennemis
toutes la crauté
la haine
et la splendeur de la noirceur
qui accompagne
la douceur d'aimer
une fois
l'arme rangée
dans son étui
une fois
passé le jour
honteux
de la dépossession
de soi
de la haine irrépréssible
de la fuite
dans la nuit
des nuits
dans l'horreur
Comment expliquer
le sourire angélique merveilleux
de cette jeune fille
qui danse
sur la piste
du bal populaire
Comment expliquer
le sourire aux dents de requin
de ce footballeur
payé comme un champion
avec dix fois
le prix d'un building
Comment expliquer
l'image du sauveteur
qui plonge dans l'abîme
pour sauver
jusqu'à la dernière heure
les corps déjà meurtris
des hommes
des femmes
qui vont périr à l'instant
sous ses yeux avec lui
jetés avec lui
dans la poussière aveugle
de la chute
du soleil
contre les tours
magnifiques
qui ornent
de leurs grands corps élancés
à Newyork
à Paris
à Londres
ou
à Delhi
ou ailleurs
les cités silencieuses
et bruyantes
des grandes mégapoles post-moderne
Comment expliquer
les corps innocents
des femmes
des enfants
des amants
qui brillent
dans la carlingue en acier
de l'avion calciné
dans la splendeur d'une paisible
journée d'été
Comment expliquer
la joie des sauveteurs
lorsqu'ils découvrent sous les gravas
le corps encore en vie
d'une mère
qui semble toute étonnée
de revoir le jour
Elle serre dans sa main
la main
au bout le bras coupé
de son plus jeune enfant
Comment expliquer
le très radieux pique de clarté
les horizons splendides
qui éclatent de lumière
le long des plaines
des steppes
et des immensités blanches
des immensités
de sable et de neige
de pierres et d'eau
Comment expliquer
les ardeurs silencieuces
des corps qui s'enlacent
dans la nuit froide de l'hiver
dans la chaleur étouffante de l'été
Comment expliquer
les baisers
sur le corps de l'amant
de l'amante
de l'enfant
du mari
de la prostitué
et de la jeune communiante
sur le corps
de Jésus
Comment expliquer
les cris de détresse de l'animal
qu'on égorge
juste avant d'aller
nager
dans la demeure
pleine clarté
dans la demeure
silencieuse
du pôète
qui marche sur la cîme
des astres
Comment expliquer
la chute du lutteur
qui s'écrase sur
la plateforme du ring
Comment expliquer
que l'avion à réaction
pique du nez et s'écrase
au milieu d'un paysage de rêve
dans les forêts délirantes
de l'amazonie
Comment expliquer l'Indien qu'on
persécute et ramène
dans une cage pour
l'abandonner à la mort
dans une prison de haute sécurité
Comment expliquer
qu'aucun juge
qu'aucune nation
ne comdamne
l'extermination
des peuples indigénes
aborigénes
premiers
Nos premiers géniteurs
nos ancêtres
notre mémoire vivante
Comment expliquer
le soir
la lune qui brille
les jours de grande marée
Comment expliquer
que mon horloge
se mette à battre plus fort
Comment expliquer
qu'après avoir lu Whitman
je m'essaye à écrire
des poèmes de braise
de nuit
de lumière étincellantes
pour tenter de continuer
le chant des musiciens
qui improvisent une méloppée
le long des grands fleuves
rouge et noir mystérieux éclatants
qui coulent dans leurs veines
chaque jour qui fait jour
chaque nuit qui fait nuit
chaque jour
chaque nuit
qui répercute
en le modulant
le chant des amants
Comment expliquer
que ma vie
soit si pâle
alors que j'aimerais
qu'elle comporte bien plus d'héroisme.

COMMENT EXPLIQUER
Le cri répété du coucou
le son du tambour
le vol de la grue
ma culpabilité
face au temps qui s'écoule
le simple sifflet
d'un train
dans une région du sud du Brésil
ma peur de ne pas
gagner assez d'argent
celle de perdre la santé
Comment expliquer
les jours paresseux
les nuits laborieuses
les hommes qui s'amusent
dans les bars
les câfés
les bôites de nuit
et les bordels
à injurier
ceux qu'on appelle
les homosexuels
Comment faire pour passer
dans les autres sphères
dans celles
remplies des lumières de l'esprit
Celles qui expliquent
l'origine de la vie
et l'origine du monde
Comment faire
pour accéder au gais savoir
à la sagesse magnifiée
à la beauté radicale de l'âme
au courage
à la vertue
à la simplicité du moine
à la candeur du Saint
à la souplesse d'esprit du méditant
à la subtilité des couleurs
qui sont dispersées
dans la céleste cour
des forêts tropicale
Comment faire pour
réajuster le monde
avec la dignité
des premiers hommes
épris d'éveil
Comment faire
pour avoir la foi
le courage
la ferveur
la forme d'esprit
dynamique et vitale
qui allie
le génie du travail
à celui des plaisirs
Comment faire pour trouver
à l'interieur de soi
la flamme qui reste
à conquérir
celle qui résiste à la fureur des vents
à l'emprise des tempêtes
Comment faire
pour rester nu
simple
humble
et persistant
au milieu des millénaires
des mondes changeants
Comment faire pour accéder
à l'éblouissement
assis sur l'espace
au milieu des clairières
dans les grandes villes
parmi les grands immeubles
bercés par la lumière
du verre éclatant
ceux qui donnent le vertige
aux foules
qui crient
marchent
s'aiment
se brutalisent
et se caressent
en silence
dans le silence du jour
Comment faire
pour remonter le cours du fleuve
qui m'annoncera la couleur
qu'avait ma mémoire
avant que je sois né
lorsque je n'étais qu'un fil de soie
perdu au milieu du vide de l'éternité
Comment faire
pour embrasser doucement
sans défaillir
la nuque de la jeune fille
qui me rappelle mes vingts ans
Comment faire
pour me souvenir
de mes meilleures années
passées à marcher sur les dunes
des sommets vert
qui acceuillirent ma jeunesse
Comment faire pour remonter
le col de mon manteau
alors qu'il est cousu
par dessus les ailes
qui mes soulèvent de la terre
ou je reste éblouit.


POEME IMMATERIEL
Je continue à lire
Whitman
le matin est froid
il y a du soleil
qui se jette
à travers
la grande baie vitrée
de l'atelier
Mango l'oiseau bariolé
rouge bleu jaune
Mango l'oiseau de paradis
la perruche bien aimée
mon aimée
vole
elle vole
et virevolte
Elle vole et virevolte
mieux encore que mes rêves
mieux encore
que mon imagination
De temps en temps
elle s'arrête
déguste
une graine de millet
un morceau de pomme
boit de l'eau
s'ébouriffe
monte sur la cage
toujours ouverte
et regarde le monde
à travers
la grande baie vitrée
regarde les oiseaux
qui traverse
l'espace du dehors
en toute liberté
ne connaît
pas les très grands espaces
la vie dangereuse
la vie sauvage
et périlleuse
des oiseaux
qui vivent libres
au milieu des dangers
que récéle
la nature merveilleuse
la nature ténébreuse
Elle penche la tête
me regarde
écrire sur mon cahier
certains poèmes
j'écris certains poèmes
plus ou moins
habiles plus ou moins
malhabiles
Quand dit on
qu'un poème
est bien mis
qu'il est bien
ou qu'il est mal
mal mis
mal ou bien mis
quelle importance
quelle importance
J'entends
du bruit
dans la pièce à côté
c'est le lesson
mon fils
qui se lève
il a du mal
de se lever
il s'est couché tard
il est costaud
intelligent
c'est un beau mec
il va sur ses seize ans
il est déjà autonome
mais dort trop tard
Loveme sa maman
ma compagne
est déjà au travail
là bas au loin
elle enseigne
la langue de l'orient
Et moi resté fidèle
à ma demeure
j'écris de bon matin
ce poème d'épars
et de rêve
ce poême confus
ou règne les nouvelles espèces
de rimes
qui accompagnent
tous les poèmes
de Whitman
Des rimes libres
espacées
rendues fluides
par le souffle
et la respiration
des phrases syncopées
qui déboulent sur ma main
s'ajustent sur la page
Qui me viennent droit
du coeur
et s'alignent
sur le recoin
dédié au poète
Américain
Mango l'oiseau bariolé
vient de voler
jusqu'au dessus
de ma tête
dans un vol majestueux
aussi majestueux
que le souffle
impertinent
d'une phrase
qui dévalle dans les airs
à travers le soleil matinal
à travers ma main
qui me sert
d'instrument
comme un musicien noir
qui laisse s'écouler
les sons
les rythmes
les phares
de la langueur
et de la vitesse
J'ecris ce poème
en hommage à la langue
rapide mesurée
et leste
du poète Américain
Il est presque huit heure
du matin
Dehors
à travers la grande baie vitrée
de l'atelier
j'aperçois
les feuilles vertes
ajustées en colonnes
sur l'arbre
j'aperçois
la rue
les fragments d'immeubles
et le ciel bleu
dissimulé
derrière
un rideau pâle transparent
J'aperçois le soleil
qui bat
à travers
un tas de nuages
blancs et gris
Nous sommes un vendredi
Je m'apprête à marcher
dans la rue de mes souvenirs
en récitant un poème
du matin
pour me rassurer sur ma vie
Je suis installé
dans un grand navire blanc
aux voiles déployées
sur le grand espace délirant
qui agite mes rêves
Je regarde passer le temps
sans angoisses
avec l'obsédante idée
de m'en libérer
Je vais avoir soixante cinq ans
pas assez de rentrées assez consistantes
pour finir mes vieux jours
dans le confort
Je dois toujours trimer
Mais c'est moi qui l'ai voulu
je ne peu me plaindre
qu'à moi même
d'être ce que je suis
Un artiste décalé
un homme qui se dresse toujours
à contrechamps
un homme désespéremment debout
dans la lumière
attendant sa mort
dans la beauté resplendissante
d'un ciel d'azur uniforme
Je fais tout
pour exalter les années qui me restent
à marcher sur cette terre de rêve
Personne peut être
ne lira
ce que j'écris
Les hommes
sont comme moi
la plupart inconstants
et insouciants
Ils ne veulent pas savoir
que les temps sont comptés
Demain
dans cinq
dix vingt mille ans
nos fils
nos descendants
marcheront sur le ciel
la tête renversée
pour lire nos
phrases écris
sur des nuages
ils marcheront
à la recherche d'une autre âme
que celle que nous avons
car ils auront épuisé la nôtre
J'écris donc un peu
pour leur redonner
dans les pas de Whitman
un peu de sel et d'espoir
un peu de la violence des vertiges
qui assaillent les hommes épris
de liberté
Pour qu'ils se souviennent
que nous avions été avant eux
et avec eux des défenseurs de la race
des poètes
Ceux qui ignorent que le ciel
est remplis de bougies
qu'on allume
l'une après l'autre
après avoir gravis
la montagne céleste
la montagne des rêves
qui resplendit dans l'âme
des conquérents de la conscience
universelle
Je crois en l'égalité des espèces
l'égalité des hommes
l'égalité des sexes
Je crois au mélange des genres
mélange des couleurs
mélange aussi des différences
sans préjuger du reste
de leur propre singularités
je crois en l'interdépendance
des espéces
en l'indépendance des formes
de la diversité
des genres
je crois en l'indépendance des nations
et en leur rassemblement
je crois
en la paix
en l'amour
et malheureusement aussi
en la guerre
car souvent la guerre
à forcé la paix
à exister
contre vents et marées
Je crois aux différences
mais aussi au brassage
des cultures
à l'égalité des dogmes
des confessions
des religions
aux amours interdits
aux quêtes de l'absolu
aux révoltes
aux indignations
aux amours séraphiques
aux droits
pour les handicapés
aux droits pour les violeurs
les assassins
les victimes innocentes
Je crois aux entorses aux lois illégitimes
et légitimes
je crois aux astres
aux planètes
aux mondes lointains
mais surtout
je crois
à la splendide beauté
des forêts
des eaux
des montagnes
qui recouvrent la terre
Je crois surtout que le mondes des hommes
à tout interêt à regarder la terre
comme le plus grand miroir
de son âme
de son corps
de son esprit
S'il ne la protége
s'il ne la préserve
elle mourra
si il ne l'aime
et la respecte
elle mourra
Je suis un être humain égaré dans l'espace
je suis un écrivain
des rêves et du destin
demain
je serai mort
mais j'espère
que mes descendants vivrons
que la terre
les plantes
et les espèces survivront
dans une amicale loi de réciprocité
rêve je le sais
mais rêve à cultiver
j'espère que demain pour les miens
resplendira
l'amour
la serennité
l'ivresse poètique
et la sagesse
car je crois
par dessus tout
en l'esprit accéré des sages
qui écrivent dans les astres
je crois en l'esprit des espèces
en l'esprit des vagues de l'océan
en l'esprit des hommes de toute espéce
en l'esprit de toutes les folies
qui ont précédées
l'apparition du monde
Je crois en la beauté insubmerssible de la pensée
de la force animale
de la sagesse et de l'intelligence cachée
dans l'os
dans le marais
dans la tourbe
dans l'eau étincellante
dans le corps du cerf
dans les nuages qui brillent
je crois en la nécessité d'apprendre
chaque jour
comment marche le graal
celui qui régît les mondes secrets de l'imagination
et de l'inspiration
Je crois en un Dieu invisible
qui régît les vies innombrables
qui agitent les systémes solaires
les galaxies
les planétes
les mondes inconnus
Je crois que la vie
est le plus précieux de tous les biens
même si la mort est aussi
notre bien
Je crois aux vertiges des poèmes élancés
qui s'abattent splendides
sur la face du monde
Je crois dans l'esprit
de toutes espèces vivantes qui agitent
tous les mondes invisbles
de tous les systémes solaires lunaires multidimentionnels
Je crois en la destruction secrète
de toute destinée absorbée par le graal
elle signe l'apparition
de la beauté secrète
qui scelle la fin des temps
je le sais
on me la dit
au delà même
de cette loi d'apparition
et de disparition
toujours
à la vertical
du temps
d'autres mondes d'autres
existences renaîtrons
car le ciel
est un vaste océan
qui change
souvent
chaque
trente billions d'années
il se ressource
en
modifiant
le cours
des destinées
Je crois au conte éblouissant
de la transformation
et de la réincarnation
Je crois en un dieu bipolaire
libérateur et castrateur
je crois surtout en un Dieu
créateur originel
de toutes les beautes
et laideurs du monde
Je crois en l'apparition
d'une âme intangible universelle
Je crois en l'éveil
de toutes les espèces
terrestres
et extra terrestres
Le jour viendra
ou toutes seront libérées
du poids
des rêves
des pensées
et des ivresses matérielles
le jour viendra
ou toutes les espèces
apparaîtrons
sur le sommet des nuages
pour éclairer de leur lumière
le règne sans fin de l'éternité
je crois en l'aube nouvelle
qui se lève
en la langueur chavirante
des destinées
qui se noient
dans la poussière immatérielle
de l'azur infini
Je crois que Dieu nous tient
dans ses doigts de rêve et de sable
pour nous inviter à mourir en rebel.




FATIGUE
Fatigué de lire Whitman
inconstant
je me laisse aller à écrire sans lui
dans un parc imaginaire
dessiné par un architecte insolent
Je devise en marchant
quel rapport entrenir avec la poésie?
Quel rapport direct
immédiat
quel sens rechercher
recueillir
transporter
sauf ailleurs qu'en imagination
sauf ailleurs qu'en dehors
sauf en dehors du monde
Pour Whitman
le chant
le poème
la pierre
tout est dans l'état de nature
dans le moi spontané de la nature
Pour moi aussi
le moi spontané de la nature
marque
le soi le je
l'étendue immense
du moi
Mais étant aussi
un être
composé
de vastes chimères
empli par de vastes débauches
je ne trouve satisfaction
que dans le pas ralenti
de la mémoire
dans le souffle exhalé
par la mémoire spontanée
par celle qui me revient
comme un vertige
là ou s'accomplit
comme dans un conte
ou un entretien imaginaire
l'image presque parfaite
de mon moi océan
le moi nature
de mon vaste super vaste
inconscient
Je traverse ma mémoire
dans l'éclat des poèmes
traversés par des mémoires anciennes
toutes en provenance
de cette île mystérieuse
qui gît
au fond du moi originel
au fond de l'astre perdu
au milieu des rails de chemin de fer
de mes souvenirs
Ma poèsie est incertaine
émaillée par le chant des oiseaux
par le sifflet serti d'or
des colombes ancestrales
Sur la découpe du temps
j'inscris ce grand et vaste poème
inaudible
pour celui qui recherche
l'apparition immédiate d'une jouissance dans l'âme
jetée comme un caillou sur la vitre
Je retarde les effets
de l'éblouissement
par un long sifflement tiré de l'eau
qui fraye
avec les souvenirs inconscients
Mes jets de poésie
sont découpés
comme des spectacles obscurs
qui se jouent
dans l'ombre de mon cerveau
Ils surgissent à la lumière
comme un jet d'eau qui monte d'un coup sec
et régulier dans l'air
Mon poème est tranquille et vaste
comme les champs recouverts
de fleurs jaunes rouge et multiformes
Mes poèmes sont des pentes qui dévallent
les montagnes
des pierres chauffés à blanc
qu'on jette dans l'eau
pour les faire exploser
dans des jets de vapeur verticaux
Mes poèmes sont
comme des corps tranquilles
de femmes
qui se baignent à l' aube
dans de vastes clairières
illuminées
par le chant des oiseaux
Mes poèmes
sont des lignes
courtes et rapides
qui foncent
à travers l'espace
pour aller conquérir
de nouveaux continents
des continents semblables
ou similaires
à ceux du graal
Je n'écris que pour me conquérir
nu incertain
jamais satisfait
toujours inconstant
mais fidéle
à la mémoire de l'aube
Je n'écris pas
pour la postérité
mais pour l'homme de l'éternité
pour l'homme perdu
au fond des déserts
pour l'homme déchu
qui attends l'heure
de sa mort
en ayant l'oeil fixé
sur les anneaux du soleil
qui éblouit son coeur
lorsque la nuit s'écrase
contre la terre
Je n'écris que pour la vaste union transparente
du ciel et de la terre
dans la ligne de mire
du Tao originel
Je remonte en silence
le vaste océan originel
dans une barque de lumière
portée par deux anges
inquiets
qui veillent
sur mon sommeil
Je joue avec les mondes insolents
qui dévastent les certitudes humaines
Je suis lié au ciel et à la terre
par un serment que j'ai fais
un jour à l'aube
de dormir seul
et nu
dans le vaste espace
de la mémoire des hommes
pour chanter
l'avenir
le présent
le futur
et l'intangible
joie d'exister.